... et pourtant on en fait toute une montagne dont on n'atteint jamais le sommet.
Un jour comme aujourd'hui, toutes les conditions étaient réunies (c'est rare): journée de repos, grasse matinée, petit déj prolongé en écoutant la radio, les rayons du soleil filtrant à travers les nuages, les machines faites, la douche prise et le rouge à lèvres posé. Je m'en vais donc pour passer un bel après-midi à glaner les rues ensoleillées et les magasins d'antiquité. Jusque là tout est au beau fixe, je bois une cannette et mange mes financiers sur un banc dans les jardins du Grange. J'admire les fleurs, des crocus, je sens le printemps pointer pour la première fois et j'ai même chaud dans mon tweed. Oh que c'est bon!
Et pourtant... je sens une pointe d'amertume quelque part, là au fond de mon soutien gorge, vous savez là, à l'abri de la cage thoracique. Ah oui, voilà, le cœur.
Et bien oui, c'est ce pauvre bougre qui fait des siennes, enfin pas lui vraiment mais la place qu'il tient dans mon cerveau. Car oui, c'est mon céphalique là qui ne s'arrête pas de gamberger. Mais c'est qu'il est coriace en plus. Alors sur quoi il se morfond vous allez me dire. Bah oui, c'est la faute au garçon. Ce garçon là, et puis tous les autres. La mienne de faute surtout. Par ce que je ne sais plus. Je n'ai même jamais su. Et je n'ai pas l'impression que j'en sais ou en saurai un peu plus un jour.
Il n'y a rien à savoir, alors j'attends que les jonquilles s'ouvrent dans le vase, par ce qu'il faut se contenter des jolies choses, même petites.
(Photo Google images)